Rendez-vous en octobre pour les premières « Rencontres de l’AFCAB »
L’AFCAB innove en mettant en place un nouveau format d’échanges, Les Rencontres de l’AFCAB. Pour cette première édition, deux thèmes ont été définis - la fiabilité et la durabilité - qui feront l’objet de deux tables rondes distinctes. Ces tables rondes permettront l’échange des membres et partenaires de l’AFCAB avec quatre spécialistes qui portent chacun un regard différent sur le thème central. La première session intitulée « Fiabilité et construction » aura lieu en octobre en présentiel à la Maison de l’Architecture de 10h à 12h. La deuxième session « Durabilité et construction » est d’ores et déjà prévue début décembre.
La toute première table ronde permettra de confronter les différents points de vue sur la fiabilité, un concept sujet à interprétation. Défini comme à l’« aptitude de bien fonctionner », mais plus souvent utilisé, plus négativement, comme « la probabilité pour qu’une pièce, un dispositif ou un équipement soit utilisé sans défaillance pendant une période de temps déterminée et dans des conditions opérationnelles spécifiées » selon la définition du Larousse. Mieux vaut prévenir que guérir dit surtout l’adage. Baïla DEME, ingénieur sur le secteur Pont Canal de la Somme de la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE), expliquera comment cette notion de fiabilité est prise en compte pour chaque détail de l’un des plus grands ouvrages actuels, le canal qui permettra de relier Compiègne à Cambrai. « Ce projet comprend quatre secteurs géographiques et deux fonctionnelles portant sur les écluses et le barrage du Pont canal. Le secteur 5 est constitué de six écluses avec un volume de béton estimé à 569 000 m3 pour les structures de génie civil des sas, les aqueducs et les bassins d’épargne », détaille le responsable, qui sera parmi les quatre premiers participants. Même si le chantier, pour lequel l’appel d’offres vient de débuter, aura lieu dans des zones agricoles et naturelles, classées Natura 2000, et non d’habitations, celui qui a auparavant œuvré en tant que référent technique sur la ligné 15 Est du Grand Paris (Saint-Denis Pleyel à Champigny Centre)pour le compte de la SGP, souligne l’importance de faire de la « pédagogie » auprès des riverains et des élus locaux. « La fiabilité des ouvrages fait partie des questions posées lors des réunions publiques. Clairement, à l’ère des réseaux sociaux, cette notion de fiabilité et de qualité a pris une dimension supplémentaire, car elle est surveillée directement ou indirectement par des citoyens qui peuvent alerter, à tort ou à raison, sur une situation. Cela nous amène, en tant que responsable final des constructions, à être encore plus vigilants : les calculs avant la création d’ouvrages qui doivent durer une centaine d’années deviennent toujours plus poussés. Ils sont doublement voire triplement vérifiés par chacun des intervenants sur un chantier. De même pour le contrôle sur site, car il faut à tout prix éviter le boulon mal serré ».
Alors que plusieurs incidents ont été très médiatisés, au premier chef la chute d’un balcon à Angers (2016) dont le procès vient de se clore, mais également l’effondrement d’un immeuble à Marseille et du pont de Gênes (2018), la fiabilité des bâtiments et ouvrages collectifs est devenue une question primordiale pour les citoyens. Et donc les maires et élus régionaux, dont un représentant témoignera lors de la table ronde sur les manières dont ces derniers s’informent sur la fiabilité des constructions existantes et futures. Les maires disposent déjà de nombreux pouvoirs, mais ils n’ont pas toujours les bonnes informations. Nombre d’entre eux, afin de protéger leurs concitoyens, demandent de leur propre chef le ravalement régulier des façades et le contrôle des balcons des immeubles des rues passantes de leurs villes. Trois ans après la publication du rapport de la mission d’information du Sénat « Sécurité des Ponts : Eviter un drame » et alors qu’un nouveau gouvernement se met en place,les échanges permettront de définir s’il ne faut pas faire évoluer la réglementation. L’instauration d’un diagnostic, déjà obligatoire dans plusieurs pays européens, qui viserait en premier lieu les structures, notamment en béton, des bâtiments à usage principal d’habitation et construits il y a plus de 50 ans pourrait être une priorité.
Le débat promet d’être riche. Nous vous communiquerons prochainement la date de la première table ronde d’octobre afin que vous puissiez la noter dans votre agenda pour assister à l’évènement et au cocktail déjeunatoire qui nous permettra de prolonger, de manière conviviale, les échanges.